IL est tard. J'ai froid. J'ai faim. Je suis trempée. La nuit a tout envahi. Sans rien ne demander à personne. Elle s'est immiscée partout. Dans les maisons, les lumières se sont allumés. Dehors, il pleut. A verse. La pluie aussi s'immisce partout. Elle rentre dans les curs. Le bus se tait. Un silence total. Tout le monde est emmuré dans sa musique, dans son petit monde de rêverie, comme un cocon que chacun se forme pour se protéger du monde. Toute la journée il a fallu être apprécié et appréciable, donner de sa personne. Mais là, je sens toutes c
D'abord l'innocence, la candeur et les regards fixés sur l'astre lumineux qui me surplombe chaque jour. Mais un matin alors que mes pieds effleurent les planches de bois au sol, une étrange poids se fait sentir, oh, presque rien, juste une plume qui caresse mon cur.
Chaque jour le poids grandit, il devient lourd à porter, il s'inscrit dans mes veines, il creuse des sillons dans mon cerveau, il perce mes muscles, il fouille mon âme. De moins en moins mes yeux s'éclairent, il restent obstinément baissés, regardant au sol les gisements. Et tout mon squelette sanglote. Il se vide de son origine, il oublie
IL est tard. J'ai froid. J'ai faim. Je suis trempée. La nuit a tout envahi. Sans rien ne demander à personne. Elle s'est immiscée partout. Dans les maisons, les lumières se sont allumés. Dehors, il pleut. A verse. La pluie aussi s'immisce partout. Elle rentre dans les curs. Le bus se tait. Un silence total. Tout le monde est emmuré dans sa musique, dans son petit monde de rêverie, comme un cocon que chacun se forme pour se protéger du monde. Toute la journée il a fallu être apprécié et appréciable, donner de sa personne. Mais là, je sens toutes c